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Social Medias: de l'arrosoir au réseau

Social Medias: de l'arrosoir au réseau
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18 août 2008

Introduction

Bienvenus sur ‘Social Medias : de consommateur à créateur’, une plateforme qui sert de support au travail réalisé dans le cadre du cours Informatique et Systèmes d’Information II, tenu à l’Université de Genève au semestre d’automne 2007 par le prof. Laurent Moccozet.

Au niveau de sa macrostructure, le blog est subdivisé en 2 parties : la première est consacrée à une brève analyse d’un social media existant, Ourmedia notamment ; la deuxième partie sera en revanche consacrée à l’exposition des grandes lignes d’un projet similaire que nous avons baptisé ‘Synevent’ et qui, vous l’aurez compris, n’existe pour l’instant que virtuellement.


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18 août 2008

I. OURMEDIA: un exemple de 'SOCIAL MEDIA'

Les 4 points qui suivent sont consacrés à la présentation ainsi qu’à une mise en perspective du service Ourmedia.

17 août 2008

I.1 Le service et ses objectifs

Ourmedia, Inc. est une organisation sans but lucratif fondée en Californie par Marc Canter et J. D. Lasica en Septembre 2005.

Il s’agit d’une plateforme qui rassemble une communauté de producteurs vidéo, de podcasters et d’autres créateurs de médias qui se réunissent dans le but de partager leurs productions et d’en discuter.

Ce projet s’inscrit dans le phénomène plus large des médias participatifs, puisque Ourmedia partage la vision que les consommateurs de médias ne sont pas des récepteurs passifs mais au contraire des utilisateurs actifs et créatifs. 

Cependant, bien que la formule de base soit celle du média participatif traditionnel (pensons par exemple aux radios libres , à la presse citoyenne, etc.), les nouvelles technologies ouvrent la voie à une réelle révolution démocratique : grâce à internet, en effet, tout un chacun peut passer, à tout instant, du statut de consommateur au statut de producteur et vice versa. On assiste à un changement de paradigme: du modèle hiérarchique de l'arrosoir (ou entonnoir), on passe à celui du réseau.  Il n'y a plus un seul émetteur face à une infinités de récepteurs : grâce à des services tels que Ourmedia, chaque récepteur est un émetteur potentiel.   

Ourmedia n’est pas seulement un lieu de stockage de matériel multimédia mais encore, et avant tout, un centre de partage, d’apprentissage et également un portail vers le réseau plus vaste d’une culture digitale nouvelle (pourvue qu’elle ne soit pas soumise au Digital Right Management).

L’un des principes fondateurs du service est la notion de créativité collaborative : il s’agit d’aller vers une nouvelle forme d’art et de culture où les créateurs sont libre de s’inspirer, de s’emprunter les uns les autres des idées ou des matériaux, selon la philosophie de l'Art Libre et du Copyleft.   C’est pourquoi Ourmedia utilise, par défaut, la licence Creative Commons, ce qui n’empêche pas que les utilisateurs soient libres à tout moment de soumettre leur travail à la licence de leur choix, qu’elle soit en ‘open source’ ou moins.

Ourmedia ne réclame aucune propriété intellectuelle sur les contenus publiés : tout appartient aux créateurs et il n’existe aucun lock-in de contenu de la part de Ourmedia

Grâce à son partenariat avec Internet Archive, Ourmedia héberge gratuitement, et pour une durée indéterminée (vraisemblablement pour plusieurs générations), tout type de média (blogs, video, musique, vidéos, reportages, documentaires, films, animations, interviews, photographies, etc.) à l’exception des fichiers soumis au Digital Right Management ainsi que de tous les contenus pornographiques ou violant la loi d’une quelconque manière.

Cette large panoplie de contenus et cette hétérogénéité quant à la forme, permet au service de répondre, entre autres, aux besoins liés au phénomène croissant de la convergence numérique.

16 août 2008

I.2. Fonctionnalités

Le menu principal de Ourmedia est composé de 5 rubriques : ‘channels’, ‘producers’, ‘browse’, ‘ubpload’, ‘dashboard’.

1. La première rubrique ‘channels’ permet de visualiser les flux médiatiques par nom et d’en créer de nouveaux.

2. La deuxième rubrique, ‘producers’, nous dirige vers la liste des producteurs enregistrés sur Ourmedia et permet de visualiser la liste de leurs productions et également, à condition d’avoir ouvert un compte sur Ourmedia, de s’enregistrer à un média en particulier, afin d’y accéder et d’y participer activement.

3. La rubrique ‘browse’ est constituée par un index du site ainsi que par un moteur de recherche qui permet de rechercher les contenus du site selon 5 critères fondamentaux :

a. par type de médias (texte, image, vidéo, audio)

b. par popularité (les 100 meilleurs médias vidéos, audio, images, textes)

c. par nombre de commentaires

d. par type de licence utilisée

e. par ‘page views’, c’est-à-dire par le plus grand nombre de visionnements, par les médias visionnés le récemment, par les médias les plus vus aujourd’hui.

4. La quatrième rubrique, ‘upload’, permet de publier son travail sur Ourmedia grâce au logiciel SpinExpress, téléchargeable gratuitement.

5. La dernière rubrique, ‘dashboard’, est accessible uniquement après s’être enregistré et permet de gérer les détails du profil utilisateur.

Sous la rubrique ‘browse’ est placé l’Index, à tort situé en position secondaire puisqu’il constitue le véritable cœur du service. On y trouve, en effet, la présentation des objectifs, des différentes fonctionnalités, des règles d’usage du service ainsi que de nombreux outils d’apprentissage.

Passons donc en revue les 10 sections qui constituent l’index : ‘Learning Center’, ‘Our mission’, FAQ’, ‘Tools’, ‘Volonteer’, ‘Open Directory’, ‘Rules’, ‘Help’, ‘Press coverage’ et ‘Suggestions’ :

1. Le ‘Learning center’ est une ressource d’apprentissage pour tout ce que les utilisateurs ont besoin de savoir afin de produire leurs propres créations vidéos, audio et d’autres formes de médias citoyens.

Ourmedia invite les utilisateurs à partager cet outil sur d’autres sites internet, puisque tout le contenu du Learning Center est en libre accès sous des licences du type Creative Commons.


2. La sous rubrique ‘Our mission’ présente les principes qui sont à la base de la création du service. Ourmedia se veut et se dit différent de ses équivalents commerciaux comme Youtube. Ceci, entre autres,  pour les raisons suivantes :

Ø L’objectif de Ourmedia n’est pas de récolter une série de vidéos amusantes mais de répondre aux besoins d’individus créatifs en les aidant à produire leurs médias. Ourmedia se veut au service d’utilisateurs, non pas de consommateurs.

Ø Le rôle central de l’apprentissage est également un des aspects caractéristiques de Ourmedia. Les nombreuses ressources pédagogiques réunies dans le Learning Ceter en sont la preuve. 

Ø Le service se dit attentif à la qualité et à la créativité des contributions qu’il publie (bien qu’il soit difficile imaginer quels sont les types de contrôle et de sélection mis en place concrètement). 

Ø Les notions de partage et de collaboration contribuent à forger le noyau identitaire du projet.

Ø L’étroit partenariat avec des projets similaires (cf. Outhink, Creative Commons, etc.) est également un atout de Ourmedia.  

Ø Ourmedia est structurée, dans son ensemble, par le phénomène de la convergence qui impose une ouverture à la diversité des contenus et des formats médiatiques.


3. La sous rubrique ‘FAQ’ renvoie à la liste des questions fréquentes organisées en 6 catégories :

Ø Questions générales autours du fonctionnement et de la gestion de Ourmedia.

Ø Questions pour les producteurs de médias concernant le pourquoi et le comment publier son travail sur Ourmedia. 

Ø Questions pour les utilisateurs du service qui ne souhaitent pas devenir producteur

Ø Questions légales concernant la difficile question du statut juridique des contenus de Ourmedia.

Ø Questions techniques de nature générale

Ø Questions diverses


4. La sous rubrique ‘Tools’ renvoie à des liens qui permettent de télécharger les logiciels nécessaires au plein usage de Ourmedia. Pour la publication de files médias, Ourmedia suggère de télécharger SpinXpres, mis à disposition gratuitement par son partenaire officiel Outhink.

Il est aussi possible de télécharger le logiciel gratuit FireANT, un agrégateur de fils RSS spécialisé dans la récupération de blogs multimédia. Ce logiciel permet de s’abonner à plusieurs fils RSS et fonctionne également comme lecteur multimédia pour des vidéoblogs ou audioblogs.

5. Dans la sous rubrique ‘Volonteer’ il est expliqué comment devenir bénévoles afin de contribuer au service en tant que ‘Software developers’ dans l’écriture de code ou comme modérateurs et moniteurs.

Ce genre de fonctionnalités nous montrent à quel point Ourmedia est et se veut un média social à but non lucratif.

6. La sous rubrique ‘Open directory’ renvoie à des sites ‘open source’, où il est possible de télécharger des fichiers audio, vidéos ou des images gratuitement et légalement à exploiter dans ses propres productions. Il s’agit d’un véritable portail vers une communauté internet Copyleft de partage et libre échange.

Pour la recherche d’images, voici quelques’uns des sites ou moteurs de recherche suggérés par Ourmedia : Flickr, Stock.xchng , morgueFile YotoPhoto, etc.

Pour les vidéos et la musique Ourmedia suggère des sites comme : Creative Archive Licence Group, Cylinder Preservation and Digitization Project, Folktunes.org, Internet Archive, Musopen et beaucoup d’autres.

7. La sous rubrique ‘Rules’ contient la série de règles à respecter en tant qu’utilisateur. Ourmedia se réserve le droit de fermer à tout moment les comptes des utilisateurs non respectueux des règles d’usage.

Un des pré requis fondamentaux à l’usage de Ourmedia est le respect de la légalité dans toutes ses formes, y compris tout ce qui concerne les lois sur les droits d’auteurs.

Un autre aspect juridique fondamental concerne la propriété du contenu de Ourmédia : tout ce qui se trouve sur Ourmedia a été créé par les utilisateurs et leur appartient : Ourmedia ne réclame aucune propriété intellectuelle sur le matériel qu’elle héberge.

Les producteurs peuvent soumettre leur travail à la licence de leur choix, cependant Ourmedia ne se porte en aucun cas responsable des éventuelles violations des droits d’auteur et il revient aux utilisateurs lésés de porter plainte, s’ils le souhaitent. Ceci vaut pour toute violation, la seule mesure répressive de Ourmedia étant la suppression du compte des éventuels transgresseurs.

Le contrôle se fait selon le mode de l’autogestion : tout utilisateur est invité à reporter les cas de violation des règles d’utilisations au moyen d’un formulaire en ligne, de manière à favoriser une autorégulation du site.

8. La sous rubrique ‘Help’ est très élaborée et contient des liens internes au site sur tout ce que les utilisateurs ont besoin de savoir sur Ourmedia d’un point de vue général mais aussi pratique et fonctionnel.

9. La sous rubrique ‘Press coverage’ réunit les liens vers les articles de presse apparus au sujet de Ourmedia.

10. Enfin, la sous rubrique ‘Suggestions’ permet d’envoyer des suggestions à l’équipe de Ourmedia au moyen d’un formulaire en ligne afin améliorer le service.

 

15 août 2008

I.3. Modèle économique

Le modèle économique de Ourmedia est celui du partenariat et du sponsoring.

Un des premiers partenaires de Ourmedia, au niveau chronologique mais aussi en importance, est Outhink Media, une compagne de ‘social media’ basée à San Franciscon qui a soutenu Ourmedia dès sen essor 2006 en mettant à disposition les servers nécessaires au développement du nouveau projet.

Ourmedia tourne sur Drupal, une plateforme de management de contenu ‘open source’. Autrement, la plupart des coût de stockage et bandwidth sont couverts par les deux autres grands partenaires de Ourmedia : Internet Archive et Blip.tv.

Ourmedia est un espace très intéressant pour les sponsors actifs dans le domaine des nouvelles technologies. En effet, les 110'000 membres ainsi que le millions de visiteurs mensuels de Ourmedia constituent une cible idéale pour les équivalents commerciaux de Ourmedia, comme Youtube, Google Video, Yahoo ! Video, et d’autres services similaires.

La communauté qui se réunit sur Ourmedia est constituée par des professionnels ou des amateurs qui ont tous en commun une grande curiosité pour la production de médias.

Grâce à des solutions conçues sur mesure, les partenaires et les sponsors de Ourmedia bénéficient d’un accès privilégié à un public averti, très motivé, ayant investi un temps important dans l’apprentissage de nouveaux outils informatiques. En contrepartie, Ourmedia est en mesure d’offrir à son public les outils de première qualité mis à disposition par les partenaires.

Devenir partenaire ou sponsors de Ourmedia est facile et possible au moyen de formulaires en ligne.

Parmis les partenaires et les sponsors actuels de Ourmedia nous trouvons:

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14 août 2008

I.4. Avantages et limites

a. Nouvelle culture digitale participative : liberté, partage et ouverture

L’un des avantages majeurs de Ourmedia est sans doute le fait d’être un service libre des contraintes commerciales qui gravent sur des services analogues comme Youtube ou Yahoo ! Video. Cette liberté se reflète dans la grande variété des contenus de Ourmedia, une ouverture qui n’est freinée que par les limites de la créativité des membres (et bien sûr par les bornes posées par la loi).

 Globalement donc, Ourmedia semble être cohérent avec l’ambition affichée (cf. rubrique ‘Our mission’), à savoir d’être le véhicule d’une nouvelle culture digitale basée sur des valeurs de partage et libre échange, selon les modèles de l’open source et du Copyleft en constant développement sur internet.

Cette culture digitale nouvelle se veut démocratique et participative, tout le monde doit pouvoir accéder et tout le monde doit pouvoir participer activement à sa production.

Ainsi, l’accès démocratique est garanti par la gratuité, alors que la possibilité d’y participer activement pour tout un chacun est garantie grâce au riche dispositif pédagogique mis en ligne par Ourmedia. 

b. Manque d’organisation, faiblesse structurelle

Cependant, ce qui fait la force de Ourmedia, en fait aussi sa faiblesse. En effet, la grande liberté d’expression qui caractérise le service risque de se transformer en une cacophonie médiatique à l’intérieur de laquelle il est difficile de s’orienter. Bien que Ourmedia se dise attentive à la qualité du matériel publié, il est concrètement très difficile, voir impossible d’exercer un contrôle sans imposer des restrictions, et réduire par la même la liberté des utilisateurs. En outre, quels seraient les bons critères pour distinguer les ‘bonnes’ et les ‘mauvaises’ contributions ? Uniquement des critères techniques et donc objectifs ? ou également des critères d’évaluation des contenus, leur messages, leurs apport ?Nous voyons bien que, à posteriori du moins, il est impossible d’effectuer un tri. 

Afin d’obtenir une meilleure organisation, nous pensons qu’il serait nécessaire d’imposer  d’emblée une structure plus contraignante à l’organisation des contenus. Mais ces restrictions structurelles rendraient inévitablement le service moins libéral et démocratique, car une organisation plus structurée et plus claire signifierait moins de liberté pour les utilisateurs et une possible fermeture vis-à-vis des contenus moins adéquats à la structure préalablement établie.

Un moyen très simple pour tenter de donner une meilleure organisation aux contenus serait, par exemple, d’imposer une taxonomie plus stricte lors de la publication. Au lieu d’utiliser uniquement un système de ‘tag’ libres, Ourmedia pourrait imposer aux utilisateurs de classer leurs travaux selon des catégories et des sous catégories préalablement établies (selon le découpage traditionnel du savoir en science, art, histoire, etc.). Cette taxonomie commune permettrait de mieux se repérer lors des recherches thématiques générales ou spécifiques.

c. Manque de cohésion, d’un outil fédérateur

Une deuxième faiblesse liée à la grande ouverture de Ourmedia, est le manque de cohésion des contenus. En effet, sans une sorte de ‘ligne éditoriale’ claire (ce qui fait la cohésion des médias traditionnels), la diversité devient facilement anarchique et éclatée. A l’intérieur de Ourmedia, chaque média individuel adopte sa propre ‘ligne éditoriale’ avec un résultat globale très riche mais aussi très décousu et inévitablement individualiste :  il y a autant de vision du monde qu’il y a d’utilisateurs. Il manque il nous semble, un projet global capable de fédérateur la variété des contenus autours d’une idée commune plus précise que le simple libre partage des contenus mis en ligne.   

d. Lenteur du système

Nous avons en outre constaté une lenteur du système, peut-être due à notre connexion ou à la distance des serveurs ?

e. Concluson

De manière générale donc, Ourmedia est un service qui offre un énorme potentiel d’expression aux utilisateurs, mais dont la faible structure peut entraîner des effets contreproductifs et en limité l’accessibilité en en donnant une impression peu ‘userfriendly’.

11 août 2008

II. SYNEVENT: mon projet

 Dans le projet que nous présenterons ci de suite, Synevent notamment, nous avons opté pour une solution moins démocratique et ouverte que Ourmedia, mais plus structurée et organisée, c’est du moins ce que nous espérons.

10 août 2008

II.1 Le projet et ses objectifs

Comme le suggère son nom, ‘Synevent’ est un service qui se propose d’organiser un évènement virtuel autours de l’idée de synesthésie, c’est-à-dire dans un esprit d’ouverture vers les 5 sens.  Il s’agit, en effet, de promouvoir la créativité à 360 degrés, en puisant dans les ressources des domaines artistiques les plus variés (littérature, musique, cinéma, photographie, théâtre, arts graphiques, arts scéniques, jeux vidéos, etc.).

Mais comment éviter que cette ferveur créative explose de manière anarchique ? Nous avons pensé à deux dispositifs fédérateurs : l’un thématique, l’autre fonctionnel. Au niveau thématique il s’agira d’exprimer sa créativité autours d’un thème préalablement établi par le webmaster ou modérateur (cf. point II.3.a). Au niveau fonctionnel, en revanche, les utilisateurs seront amenés à relier leur contribution à une ou plusieurs contributions préalablement publiées, de manière à expliciter un réseau intertextuel et dialogique[1].

Au niveau technologique, les possibilités offertes par le WEB 2.0 permettront d’exploiter de manière interactive et en temps réel des productions multimédias de bonne qualité (cf. les applications AJAX et tous les logiciels multimédias comme SpinXpres, FireANT, etc.) et de rendre donc possible le fonctionnement interactif de Synevent.

 


[1] Au sens des notions de dialogisme et de polyphonie développés par Mikhaïl Bakthine.


10 août 2008

II.2. Ancrage théorique

Les deux repères théoriques fondateurs du projet de Synevent sont au nombre de deux : intertextualité et synesthésie.  

Le premier concept puise ses racines dans les réflexions théoriques de Bakhtine sur le dialogisme et la polyphonie en littérature, réflexions qui ont été exportés dans les sciences du langage :

« Les notions de dialogisme et de polyphonie procèdent (…) des écrits du cercle de Bakthine qui, dès les années 1930, défendent la thèse que la réalité des pratiques langagières, c’est l’interaction verbale ;que la forme prototypique de celle-ci est le dialogue et la conversation, et que ces faits évidents doivent être mis au centre, voire au départ, de l’analyse linguistique. »[1]

D’après Bakhtine donc, toute création littéraire s’inscrit donc dans le réseau des ouvres littéraires précédentes et lui est tributaire, de manière directe ou indirecte. Autrement dit, tout énoncé se produit au contact d’autres énoncés et porte la trace de cette interaction dans sa structure.

La deuxième notion, celle de synesthésie, est à comprendre en relation avec les réflexions  théoriques de Kandinsky et du mouvement du Cavalier Bleu  (Der Blaue Reiter), un mouvement artistiques du début du XXème siècle rassemblant des créateurs appartenan à différents domaines (arts plastiques, musique, théâtre, etc.) et partageant la vision d’un art nouveau, visionnaire et synesthésique. L’utopie des représentants du Cavalier Bleu était, en effet, de réaliser l’œuvre d’art total (le « Gesamtkunstwerk »), capable d’exprimer une même résonance intérieure dans des formes artistiques convergentes et empruntées à tous les arts.



[1] Jaques Bres, Dialogisme et Polyphonie : approches linguistiques, De Boek Université, 2005, p. 9.

10 août 2008

II.3. Fonctionnalités

Synevent serait structuré selon les fonctionnalités et les règles d’utilisation exposées ci-après. 

  1. Un thème commun

Le cadre général de Synevent est donné par un thème commun préétabli par le modérateur.

Il revient au modérateur de Synevent de proposer un sujet, afin de créer une cohérence ou du moins une cohésion thématique parmi les apports artistiques les plus variés et apparemment décousus.

La durée du thème est limitée (de 1 à 6 mois par ex.) et dépend du projet et de son ampleur.  

Le thème proposé doit avoir un caractère fédérateur, local ou global et, a priori, n’a pas de limites culturelles ou de genre: il peut s’agir d’un sujet abstrait ou concret, de nature politique, philosophique, sociale, et ainsi de suite. 

Voici des exemples de thème possible sont : «Babylone : cacophonie ou polyphonie ? », « Les règles qui se brisent », «Le visage de l’Europe », «La compréhension dans la différence », « Le phénix renaît de ses cendres », «La vie dans la guerre, la mort dans la paix », etc.

  1. Système de  notation 

Le système de notation est basé sur l’interactivité et l’intertextualité parmi les œuvres publiées. Chaque œuvre bénéficie d’une ‘aura’ plus ou moins positive en fonction du nombre de points cumulés.

Le but premier du réseau mis en place par notre service est de favoriser la stimulation créative parmi les œuvres et non pas parmi les auteurs. C’est pourquoi les fonctionnalités de Synevent sont conçues de manière à favoriser des influences créatives concrètes et non pas des jugements ou des appréciations d’ordre esthétique.

Concrètement ceci signifie que, bien que les commentaires soient les bienvenus, ils ne vaudront aucun point alors chaque œuvre se disant inspirée par une autre permettra à cette dernière de cumuler un certain nombre de points (par ex. 10). Ainsi, ce sera l’œuvre avec le plus grand pouvoir d’influence créative à cumuler le maximum de points et non pas l’œuvre la plus appréciée et jugée plus « réussie » dans les commentaires textuels et selon des canons esthétiques préalablement établis.

Comme le montre le schéma ci-dessous, Synevent cherche donc à promouvoir non pas l’influence directe de X sur B, mais plutôt l’influence de A sur B :

synevent_image_2

  1. Groupes d’influence

Des sous-groupes peuvent se créer sur la base d’affinités créatives

Suivant les affinités, plusieurs groupes d’influence peuvent se former et être amenés à travailler autours d’un projet plus précis. Ces connivences peuvent se créer autours d’un thèmes plus précis, ou autour d’une manière (technique, philosophique ou autre) de travailler spécifique et ainsi de suite.

Cette géométrie serait évidemment respectée lors de l’éventuel passage à la phase 3D du projet, à savoir le Synestival (lire point II.6. ci-dessous).

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  1. Vote

Notre service ne met en place aucun système de vote.

Bien que les libres commentaires soient les bienvenus, il ne sera pas possible de voter pour une œuvre à proprement parler, puisque nous voulons que la valeur de chaque production ne soit pas liée au fait qu’elle plaise mais uniquement au fait qu’elle ait une influence créative sur d’autres œuvres.

Ce système permet en effet de souligner l’importance du processus créatif fondé sur l’interaction et l’intertextualité et non pas sur la réussite des productions selon leur conformité à des canons esthétiques préalablement établis. En effet, l’accent est mis sur l’expression créative et non pas sur le jugement critique.   

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