II.7. Avantages et limites de Synevent
a. Avantages
Synevent pourrait
être considérée (bien qu’à posteriori !) comme une sorte de réponse à celle
qui nous paraît être la faiblesse majeure de Ourmedia,
à savoir le manque de structure. Si la devise de Ourmedia est ‘liberté créative’,
celle de Synevent est, en revanche, ‘interaction créative’. Si sur Ourmedia tout
est subordonné à la liberté créative de chaque individu, sur Synevent la
liberté créative individuelle est subordonné à un projet préalablement établi comportant
des contraintes relativement importantes : en effet, si sur Ourmedia l’individu
est roi et c’est à lui de déterminer si et comment collaborer et partager avec sa
communauté, sur Synevent c’est le projet global à être souverain, puisque l’interaction
avec la communauté n’est pas un choix mais une condition nécessaire à la
réalisation du projet.
b. Limites
Si l’idée
d’une démarche artistique fondée sur la synesthésie - c’est-à-dire la
sollicitation de plusieurs sens – semble être, à priori, riche et intéressante,
sa réalisation sur une interface virtuelle se heurte inévitablement à quelques
problèmes. Nous sommes en effet
conscients que les seuls sens à être directement sollicités devant un écran
d’ordinateur sont la vue et l’ouïs, c’est pourquoi nous avions imaginé un
aboutissement 3D du projet Synevent, le Synestival notamment, afin d’offrir une
pleine existence aux créations ne pouvant pas se passer d’une réalisation dans
l’espace (pensons aux sculptures, aux pièces de théâtre, etc.).
Une autre
difficulté que nous entrevoyons concerne le système de notation, lequel exige
d’expliciter la filiation (directe ou indirecte) de son œuvre. Pour ce faire,
en effet, l’artiste devrait pouvoir être constamment conscient de cette
influence ou dépendance, et nous savons tous que l’art est rarement (comme la
vie) une pure question de rationalité et de conscience.
Ce problème
pourrait ne pas subsister si les règles du jeu se limitaient, par exemple, à
exiger d’expliciter le réseau d’influence que l’artiste croit avoir
subi, que ce soit avant ou après la création de son œuvre, peu importe. De
cette manière, les réseaux d’influences seraient en réalité plus des groupes
d’affinité élective que des indications de liens causaux parmi les œuvres. Pour
pallier à cette difficulté, il suffira donc de modifier la sémantique des règles
d’utilisation.